« Au rucher » 2015-03

Par Michel Smet

En cette fin février, les crocus et autres perce-neiges sont en fleurs et avec eux, les premiers pollens capables d’être récoltés par nos avettes. De plus, ces pollens sont de grande qualité car non traités par les produits chimiques. Il en va de même pour le saule marsault et le cornouiller qui seront plantés près des ruchers afin de fournir ces premières protéines indispensables à la relance de la ponte des reines.

Saule au printemps

Bientôt le saule marsault

Suivant les températures du moment, nous pourrons réaliser une visite furtive des peuples afin de nous assurer que tout est en ordre et que les provisions sont présentes en quantités suffisantes jusqu’à la prochaine visite. Pour rappel, une colonie ne consomme que peu de nourriture par temps froid, mais dès que la ponte des reines reprend, la consommation va augmenter d’une façon exponentielle, il ne faut pas l’oublier. Prudence et surveillance seront donc de rigueur en ce début de printemps.

Par temps chaud (+-20 degrés) la grande visite de printemps sera réalisée avec le démontage total de la colonie, retrait des éventuels cadres moisis et ou trop vieux qui seront, si la force du peuple le permet, remplacés par des cadres de cire gaufrée qui participeront au renouvellement du nid à couvain et enrayeront aussi la possible apparition de maladies en tous genres. Un cadre garni de cire gaufrée en cellules de mâles pourra également être placé à ce moment entre la planche à pollen et le premier cadre de couvain, qui, une fois bâti, pondu et operculé, sera retiré de la colonie et avec lui, les varroas présents dans ce couvain. Il faut bien sûr le retirer avant éclosion de couvain! Si vous attendez la naissance des mâles, vous réalisez le but contraire de celui recherché, à savoir, détruire un maximum de varroas.

Lors de cette visite de printemps, nous pourrons aussi griffer petit à petit la nourriture excédentaire encore présente dans les cadres. C’est à mon sens, la meilleure façon de stimuler et relancer la ponte des reines, et ce, sans provoquer le refroidissement du couvain en cas de retour d’un temps plus frais, chose qui n’est pas exceptionnelle en cette saison.

Les peuples qui se trouveraient logés dans un volume trop grand seront resserrés sur un nombre approprié de cadres car comme déjà dit, on ne fait pas basse messe dans une grande église! Entendez par là que la colonie en développement réclame beaucoup de chaleur (35 degrés) et que cette chaleur s’obtient plus facilement dans un petit volume. Comme le disait justement feu Henri Renson, au printemps, une grosse colonie, c’est une petite ruche! (petit volume bourré d’abeilles) Ce volume sera progressivement augmenté suivant les naissances apparaissant au fil du temps.

Les visites seront effectuées en se « hâtant lentement » comme se plaisait à le dire notre regretté ami Paul Petit. Cela sous-entend qu’il ne faut pas perdre à l’esprit que toute visite provoque une perturbation de la colonie ainsi qu’un refroidissement inévitables.

Un récapitulatif de tout ce que nous devons contrôler lors de la visite sera effectué avant d’ouvrir le peuple. Le matériel nécessaire sera lui aussi contrôlé ainsi que la présence de cadres en tous genres afin de ne pas devoir courir dans tous les sens alors que la colonie est ouverte. En fait, tout est une question de logique, comme mon ami Robert Leroy et moi-même nous ferons un plaisir de l’expliquer lors des prochains cours pratiques qui seront dispensés au sein du rucher école de notre ASBL. A bientôt.

Michel Smet

A relire: « Au rucher » mars-avril en 2014.

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