« Au rucher » 2012-01

Par Michel Smet

Chers amis, en ce début d’année, les pertes de ruches semblent être de plus en plus marquées. Ces disparitions ont déjà commencé en octobre dernier et se poursuivent inexorablement de semaine en semaine. Il est désolant de constater que d’année en année, de plus en plus d’apiculteurs perdent leurs colonies d’une façon complètement inexplicable, alors que durant la saison d’activité, tout est normal dans les peuples.

Hiver

L’hiver

Je pense ici plus particulièrement aux débutants, qui s’imaginent avoir mal conduit leur cheptel. Il n’en est rien, croyez-moi. Ces disparitions inexpliquées d’abeilles nous dépassent car elles sont incompréhensibles. Pour rappel, une colonie d’abeilles n’a pas besoin de l’Homme pour survivre; la nature a été bien faite, du moins, jusqu’il y a peu! En 1981, quand j’ai débuté mon activité apicole, après l’extraction d’été, on nourrissait les peuples avec du sirop de sucre, on isolait le dessus des ruches, et c’était tout! Fin mars, on retrouvait les colonies en bonne forme, prêtes à récolter le miel de printemps.

Qui a-t-il donc de changé depuis ce temps? La varroase a fait son apparition, ce qui nous a contraints de devoir utiliser la chimie afin de limiter les dégâts. Mais par une bonne maitrise de ce fléau, les colonies vivaient normalement. Les semences de maïs enrobées de neurotoxique sont alors apparues dans les terres agricoles dans les années 2000. A ce moment, ce fut le début des disparitions hivernales des colonies d’abeilles. Depuis ce temps, tout va de mal en pis, et des centaines de ruches sont, chaque année, retrouvées vides de leurs abeilles après l’hiver. Si la cause était une mauvaise gestion de la varroase, nous devrions retrouver nos abeilles, mais là, rien, nada! Seuls les cadres de nourritures sont présents dans les ruches.

Tout ceci pour vous expliquer que vu l’état d’affaiblissement des peuples cet hiver, j’ai pris la décision de reporter le traitement à l’acide oxalyque. En effet, leur infliger ce traitement ne ferait qu’affaiblir d’avantage les abeilles. Les colonies qui passeront la période froide seront traitées dès les premiers beaux jours, mais pas avant. Je suis conscient que ce n’est pas idéal, mais que faire face à un tel dilemne? Les colonies seront donc laissées en paix et ne seront plus dérangées cet hiver, sauf pour vérifier l’état des provisions, mais pour ce faire, je soupèse la ruche par l’arrière, et cela me donne une bonne idée du contenu. Si un doute survient, je place immédiatement un paquet de candi sur le trou de nourrissement en veillant à bien replacer l’isolation par-dessus.

Le reste du travail sera réalisé en atelier: le remplacement des cadres défectueux, le placement des feuilles de cire gaufrées dans les cadres, grattage de la propolis présente sur les hausses, et si ce n’est déjà fait, la refonte des vieux rayons et la purification de la cire, le nettoyage du petit matériel, enfumoir, lève-cadre etc… Bref, tout ce qui doit être fait pour être fin prêt le moment venu! Comme vous le savez, on ne commence pas la visite d’une colonie avant d’avoir contrôlé que tout ce dont on a besoin est prêt et présent dans le rucher. En effet, il ne s’agit pas de devoir se tracasser de placer la cire dans les cadres quand la ruche est ouverte! Cela parait évident, et pourtant …

Michel Smet

Ce contenu a été publié dans Actualités, Extraits de la revue. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.