Visite du jardin des plantes de Pitet

Par Louis Joveneau

« Voir une fleur, c’est bien,
La regarder, c’est mieux,
La connaître et la reconnaître,
C’est une joie. »

Compte-rendu de notre visite

La visite a eu lieu le 5 mai 2012 après-midi sous un temps très frais et pluvieux.
Ce jardin des plantes occupe l’ancien jardin potager qui faisait partie du château ferme de Pitet.

Jardin des plantes de Pitet
By Commune de Braives

Notre guide Eric Melin a emmené un groupe d’une vingtaine de personnes à la découverte de plantes herbacées utilitaires que nous pouvons rencontrer dans nos contrées. Saviez-vous que Eric Melin est l’un des créateurs de ce jardin didactique et thématique géré par le Parc Naturel des vallées de la Méhaigne et de la Burdinale ?

Chaque famille de plantes occupe une parcelle bien délimitée. Chaque famille regroupe des espèces apparentées qui se ressemblent le plus, qui partagent une organisation similaire souvent au niveau de l’appareil reproducteur. Par exemple, dans la famille des brassicacées tous les individus ont des fleurs à 4 pétales et 6 étamines et donnent des siliques comme fruit. Les brassicacées regroupent comme espèces le navet (brassica napus), la moutarde noire (brassica nigra) et le colza (brassica oleracea). L’isatis ou pastel des teinturiers qui donnait le bleu de pastel, remplacé par l’indigo fait partie aussi de cette même famille. La hampe florale de la pastel des teinturiers est un mât de cocagne parce que les siliques qui se forment, se suspendent et se récoltent au sommet de celui-ci.
Dans chaque parcelle un pictogramme identifie le nom de la famille, les noms latins et français des espèces, leurs propriétés et l’intérêt.

La première famille rencontrée est celle des fougères, plantes toujours sans fleurs, sans fruits sans graines. Les mines de charbon ont permis de reconstituer des fougères arborescentes témoins des temps géologiques anciens.

Ensuite voici la famille des renonculacées. L’abondance de renoncules dans les prairies peut intoxiquer le bétail à long terme. Par contre, l’aconit, autre renonculacée mieux connue sous le nom de « casque de Jupiter » est une plante toxique mais attractive pour les abeilles. La clématite autre renonculacée très commune dans les haies est toxique et vésicante. On l’appelle aussi herbe-aux-gueux parce qu’au Moyen Âge des mendiants y avaient recours pour recréer des plaies artificielles et exciter la commisération publique.

Parmi les familles qui présentent un grand intérêt apicole, citons par ordre décroissant les astéracées (la centaurée et le cardère ou cabaret des oiseaux à cause de la forme de ses feuilles qui récoltent la pluie), les fabacées (sainfoin, luzerne, genêt, vesce, mélilot), les lamiacées (bugle rampant, lavande, origan, sarriette, romarin, bétoine, serpolet, sauge, thym).

Parmi les autres plantes très visitées par nos avettes citons aussi le bistorte (parce que sa racine est repliée sur elle-même), le pavot butiné pour le pollen (papavéracée), la mauve (malvacée), la bryone très visitée par l’abeille (cucurbitacée), la gaude (résédacée), la joubarbe et l’orpin (crassulacées) sont également très visitées. Citons encore la reine des prés qui abondait autrefois dans les prairies humides, la ronce (rosacée), la biénis (onagracée), la vigne vierge (vitacée), la bruyère (éricacée) et le lierre grimpant dont les fleurs fournissent le dernier pollen de l’année. La phacélie (hydrophyllacée) qui absorbe les pesticides rémanents du sol et utilisée comme engrais vert est de loin la plante la plus mellifère.
Cette énumération de plantes n’est pas exhaustive.

Nous remercions Eric Melin qui a su partager ses connaissances du monde végétal avec une capacité de vulgarisation. Cette visite instructive s’est clôturée dans la convivialité autour d’une Dorée.
Offrons une flore mellifère diversifiée à nos avettes, aux abeilles solitaires et aux bourdons. C’est le nectar floral qui fait le miel et le pollen la bouillie larvaire.

Le jardin des plantes de Pitet vaut vraiment le détour.
N’hésitez pas à lui rendre visite pendant l’été, vous ne le regretterez pas.

Louis Joveneau

Sources:

  • Fleurs du Mercantour, éditions Dromadaire.
  • Manuel de botanique R. Sterckx AD. Wesmael-Charlier, éditeur Namur (1912).
Ce contenu a été publié dans Extraits de la revue, Les Avettes. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.