« Au rucher » 2019-11

Par Michel Smet

Nous voici arrivés en fin d’année, et le nourrissement des colonies terminé, il nous faut penser à retirer les nourrisseurs afin de le nettoyer et de les ranger pour la prochaine saison. C’e ne sera pas le cas des apiculteurs qui utilisent un nourrisseur couvre cadre du type Nicot en matière plastique et qui reste toute l’année sur la colonie. Pour son nettoyage, rien de plus facile puisqu’il suffit de donner l’accès aux abeilles à l’intérieur du nourrisseur en retirant les petits coulissants prévus à cet effet. Les abeilles se chargent alors de « faire la vaisselle » et nettoient le tout mieux que nous pourrions le faire. Pour ceux qui utilisent un nourrisseur « classique » de 2 ou 2,5 litres, il faudra le retirer de la ruche et procéder au nettoyage parfait dans une solution d’eau chaude accompagnée de quelques cristaux de soude. Personnellement, pour le nourrisseur CS, je le démonte complètement et commence par laver les couvercles ainsi que la partition  pour finir par faire tremper le corps du nourrisseur dans l’eau et la soude pendant plusieurs jours. Le mélange refroidit, mais reste cependant actif sur la propolis qui finit par se détacher très facilement du plastique à l’aide d’une brosse à vaisselle. Cette opération terminée, je rince tous les morceaux du nourrisseur à l’eau claire et mets le tout à sécher avant de remonter le nourrisseur et le ranger. Travail fastidieux s’il en est mais indispensable si l’on veut un matériel nickel pour la saison suivante. Je procède de la même manière pour les autres types de nourrisseurs.

Le nourrisseur retiré, nous procéderons au retrait des inserts de traitement de lutte contre la varroase qui, pour rappel, sont présents dans les colonies depuis 12 à 14 semaines. S’ensuit la mise en place d’une feuille de plastique de 2/10 ème de mm sur la colonie avant de déposer le couvre cadre suivi de l’isolant lui-même suivi du toi de la ruche. Si pas encore fait, on placera le réducteur d’entrée qui évite aux petits rongeurs de s’introduire dans la ruche, et on procèdera au nettoyage du tiroir de fond s’il est placé pour l’hiver. Ce tiroir nous donne, tout au long de la période hivernale, de précieuses informations sur l’état de la colonie. En effet, la position des petits débris de cire nous donne avec certitude l’emplacement de la grappe hivernale dans la ruche. Evidemment, s’il y a débris, c’est qu’il y a vie. Autre constat possible sur le tiroir: le nombre de varroas morts qui nous indiquera si un traitement à l’acide oxalique à la mi décembre est nécessaire ou pas.

Notre colonie est à présent en ordre et prête pour un bon hivernage. En rucher extérieur, on veillera à lester le toit à l’aide d’un pavé ou autre pierre afin d’éviter qu’il ne s’envole en cas de vent fort. A ce moment de l’année, c’est de calme dont auront besoin nos colonies d’abeilles plus que tout autre chose.

Question activité, c’est plutôt à l’atelier qu’elle se donnera. En effet, on profitera de l’hiver pour remettre son matériel en état, je pense aux éventuels nouveaux  cadres, dans lesquels il faut tendre les fils, les hausses hors desquelles on peut gratter la propolis, les éventuelles nouvelles ruches que nous protègerons de quelques couches de bonne lasure, l’enfumoir qui sera nettoyé comme il se doit et dont on contrôlera le soufflet, etc…

Nous penserons aussi à finaliser le séchage et la coupe en morceaux des différentes plantes qui serviront de combustible dans l’enfumoir. La recherche d’un champ de colza peut aussi être entreprise en vue d’une transhumance printanière. Il ne faut pas non plus oublier la lecture des livres mis à votre disposition par notre bibliothécaire Jean-Marc Molenberg qui se tient à votre disposition chaque vendredi soir.

Vers le 15 décembre, le traitement à l’acide oxalique sera réalisé afin de liquider les éventuels varroas qui auraient échappé au traitement de longue haleine ou qui seraient dus à une réinfestation éventuelle. Ce dernier travail effectué, le plus grand calme sera de rigueur au rucher afin de permettre un bon hivernage des colonies et un bon démarrage printanier.

C’est avec ces quelques mots, et non sans émotion, que je cède ma plume à un nouveau rédacteur de cette chronique des « travaux au rucher« .  En effet, cela fait 18 ans que je rédige ces quelques lignes qui, je le sais, vous sont précieuses par les conseils que j’y donne sans secrets ni mystères et qui ont aidé pas mal d’entre vous. Sachez que je reste à votre disposition  pour tout conseil avisé. C’est dans la prochaine revue que je vous présenterai le nouveau chroniqueur qui, je le sais déjà, fera les choses aussi bien que moi, et même peut-être mieux….

A bientôt.

Michel Smet

Ce contenu a été publié dans Actualités, Extraits de la revue. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.