« Au rucher » 2019-03

Par Michel Smet

Cette fois, nous y sommes! Le beau temps bat tous les records de chaleur en cette fin février avec plus de 20 ° C au thermomètre. Du jamais vu! Au rucher, les avettes travaillent comme en plein été. Rentrée massive de pollen de perce neige et autres jonquilles. Nos petites protégées sont aussi massivement présentes à l’abreuvoir, signe que l’élevage a repris dans les peuples. En 38 années de passion apicole, c’est la première fois que je visite mes colonies fin février, et du couvain il y en a déjà sur plusieurs cadres, et même operculé. Nous nous bornerons bien entendu à une visite furtive afin de ne pas refroidir le couvain. Notre but sera d’une part de nous assurer que la reine est en ponte, et d’autre part que les provisions sont présentes en suffisance afin qu’en cas de retour du froid, tout se passe pour le mieux. Avant de refermer, pour autant que cela n’ait pas déjà été fait, nous réaliserons le traitement à base d’acide oxalique, afin de liquider les varroas ayant passé l’hiver dans les peuples. Pour rappel, un peuple en hivernage ne consomme que quelques dizaines de grammes par jour, voir moins, mais, dès que la ponte est de retour, la consommation des réserves s’envole crescendo pour finalement atteindre plusieurs centaines de grammes quotidiennement. Donc, le volant de nourriture doit être présent en toutes circonstances et plus que jamais maintenant. Il serait des plus malheureux de perdre une colonie au top à ce moment de l’année par cause de famine.

Etant donné la reprise de ponte, les tiroirs de fond de ruche seront remis en place si on les avait retirés pour l’hivernage. En effet, entretenir 36 ° C en permanence dans le volume de la ruche n’est pas chose aisée. Tout courant d’air sera donc évité. Cela permettra aussi de ne pas provoquer de surconsommation de nourriture. L’isolation des dessus de cadres sera renforcée si nécessaire afin d’éviter toute perte de chaleur. En bref, tout sera mis en œuvre pour favoriser la chaleur dans les peuples.

Comme nos avettes consomment beaucoup d’eau, nous mettrons des abreuvoirs à leur disposition. Personnellement, je place des bouchons de liège sur l’eau contenue dans un tonneau, et elles s’en accommodent bien.

A l’atelier, si ce n’est déjà fait, nous apprêterons les cadres de corps qui seront placés prochainement dans les nids à couvain, mais aussi les cadres de hausses, qui, refondus précédemment, lavés et séchés, seront équipés de nouvelles feuilles de cire gaufrée qui prendront place dans la hausse en alternance avec un cadre bâti récupéré lors de la miellée d’été. Bien entendu, nous n’en sommes pas encore là, mais…..tout peut s’envoler très rapidement. Nous devons donc être des plus vigilants et avoir tout le matériel fin prêt pour la grande miellée de printemps!

Michel Smet

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