« Au rucher » 2015-01

Par Michel Smet

Au moment où j’écris ces lignes, l’hiver nous rappelle qu’il est bien là, à nos portes. Les températures négatives sont maintenant présentes et ont remplacé les pluies diluviennes de ces derniers mois. Il faut se faire une raison, en se disant que ces froids hivernaux élimineront la vermine présente un peu partout et feront peut-être en sorte de limiter les épandages de pesticides.

Pluie et vent

Pluie et vent

Pour ceux d’entre nous qui pratiquent l’élevage de reines, ils doivent, tôt ou tard, passer par la mise en hivernage de petites colonies qui nécessite plus de soins et de tracas que l’hivernage des colonies « classiques » de production. En effet, ces petites unités requièrent un suivi particulier du fait qu’elles passeront l’hiver sur 6 demi-cadres Dadant alors qu’une colonie de production bien peuplée hivernera sur 7 à 8 cadres entiers. Le stockage des provisions en quantité suffisante sera donc le talon d’Achille de l’hivernage des petits peuples, car le volume disponible est nettement réduit par rapport à une ruche classique.

Les derniers apports de sirop seront réalisés en octobre puisque la matière sucrée donnée en août aura été transformée en abeilles vu la promiscuité de la ruchette et de la chaleur importante qui y règne. Un candi sera mis à disposition de ces « nucs » dès le début de janvier, afin de permettre aux abeilles de rejoindre le bon temps sans encombre. Il sera placé sur le trou de nourrissement pratiqué dans le couvre-cadres. Les abeilles se trouvant dans un endroit restreint, auront donc toujours accès à cette nourriture.

Pain de candi

Pain de candi sur une colonie de petite taille
By Philippe Bajoit [CC-BY-NC-3.0]

Pour ceux d’entre vous qui craignent d’être un peu court en nourriture, ils peuvent pratiquer de la sorte dans leurs colonies de production mais en ayant toujours à l’esprit que cet apport restera toujours moins accessible que dans un nucléus. En effet, si vos abeilles hivernent sur la partie avant gauche des cadres, il leur faudra rejoindre le centre du couvre-cadres pour y avoir accès, et ce dernier se trouve bien plus éloigné que dans le cas du couvre-cadre d’un nucléus bien plus petit! Il ne faut pas perdre cet aspect de vue.

En ce début d’année, le traitement hivernal des peuples à l’aide d’acide oxalique sera aussi réalisé. Il faut en fait procéder lors d’un petit réchauffement des températures extérieures (+5 à +6 degrés) afin que la grappe d’abeilles puisse se reformer après l’opération sans créer de problèmes. Cette opération perturbe les avettes, sachez-le, mais est nécessaire afin de commencer la saison avec le minimum de varroas dans les peuples. Pour rappel, cet acarien se développe de façon exponentielle dans la ruche et finit par prendre le dessus si rien n’est fait pour le contrer. La lutte est donc indispensable si l’on veut conserver ses abeilles, il ne faut pas l’oublier.

Dans l’atelier, les cadres fondus, lavés et séchés, verront leurs fils retendus, et les feuilles de cire gaufrée soudées à l’aide du transformateur électrique. Comme l’on dit: ce qui est fait n’est plus à faire. Ce travail qui requiert un certain temps et qui peut être fait par temps froid en atelier, sera donc réalisé en hiver car une fois le printemps venu, nous aurons bien d’autres chats à fouetter avec la reprise de l’activité dans les peuples. N’hésitez donc pas à amener vos pains de cire au local afin que nous réalisions le gaufrage.

En résumé, tout ce qui pourra être fait en cette période froide le sera afin de ne pas être pris de court le moment venu. Prévoyez également un matériel suffisant comme les hausses à miel, car rien n’est plus navrant que de voire s’envoler les essaims faute de travail à leurs donner. Si vous possédez des reines bonnes pondeuses, que vous avez des fleurs à proximité de chez vous et que le temps est favorable à la récolte, vous serez surpris de voire quelle quantité de travail ces « petites bêtes » sont capables de réaliser en quelques jours. Comme le veut l’adage, gouverner, c’est prévoir!

A dans deux mois pour le réveil des colonies.

Michel Smet

A relire: « Au rucher » janvier-février en 2014.

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