« Au rucher » 2013-07

Par Michel Smet

Colza en fleur

Colza en fleur
By Tilo Hauke (Self-published work by Tilo Hauke) [CC-BY-SA-3.0-2.5-2.0-1.0], via Wikimedia Commons

Votre récolte de miel ayant été réalisée dans un local irréprochable au niveau propreté et hygiène, sa mise en forme et son conditionnement sont à présent à l’ordre du jour. Pour rappel, le miel issu du colza cristallise très vite et demande un suivi rigoureux si l’on ne veut pas rencontrer les problèmes. Il sera récolté dès que les cadres seront operculés aux deux tiers. L’humidité sera mesurée à l’aide du réfractomètre et sera de 16 à 19 % maximum. De là dépend la conservation; plus il est humide et moins longtemps il pourra être maintenu correct au fil du temps. Une fois extrait, filtré et entreposé dans le maturateur, le miel sera laissé au repos un jour ou deux avant d’être écumé puis malaxé énergiquement deux fois par jour et ce afin de concasser les cristaux et les réduire finement, ce qui permettra l’obtention d’un miel crémeux facilement tartinable. Tel est le souhait de la clientèle qui désire un miel à la consistance du choco. Par ce malaxage, le miel va progressivement changer de couleur et de texture: il va commencer sa prise par un épaississement progressif. C’est le signe que la mise en pot est imminente. Les bocaux devront être fin prêts car le temps nous est compté. En effet, dans les heures qui vont suivre, la récolte sera complètement figée. Prudence donc, surtout avec le miel de colza qui réalise cette prise très rapidement, parfois en deux ou trois heures seulement.

Après la mise en pot, c’est la valorisation de votre produit qui est à l’ordre du jour; je ne vous apprendrai rien en vous disant que l’on achète d’abord avec les yeux! La mise en valeur du bocal est donc primordiale. Pour atteindre ce but, seule une belle étiquette peut vous offrir le résultat escompté. Y seront apposés toutes les mentions légales obligatoires ainsi que le numéro de lot et la date de péremption. Pour cette dernière, elle est de deux ans après la date de mise en pot. Les étiquettes seront attrayantes afin de séduire un potentiel client. Comme dit mon ami Robert Grégoire, on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Il faut, autant que faire ce peut, mettre votre produit en valeur. C’est primordial pour la vente.

Fin du mois de juillet, la mise en hivernage des colonies sera à l’ordre du jour, avec la lutte contre la varroase, qui est et reste le fléau de l’apiculture. Pour bien faire, cette lutte doit être menée tout au long de l’année, par un piégeage dans les cadres de couvain de mâles qui est plus attractif que le couvain d’ouvrière. La lutte la plus efficace est et reste la constitution de ruchettes par « saignées » de couvain operculé. Cette façon de faire réduit, voire empêche, le risque d’essaimage des colonies et assainit les peuples. Je suis de plus en plus convaincu qu’il y a moyen de maintenir en bonne santé les colonies avec cette façon de procéder qui est on ne peut plus naturelle. Le but étant, mais vous l’avez compris, de maintenir la quantité de varroas la plus faible possible tout au long de la saison afin d’hiverner les peuples dans les meilleures conditions. Un traitement à l’aide d’un produit agréé sera mis en place pour contrôle.

Un sirop de nourrissement de toute première qualité sera également administré aux colonies. N’hésitez pas à réaliser vous-même ce sirop destiné à l’hivernage. C’est la seule façon d’être certain de ce que vous donnez à vos avettes. La concentration en eau sera de 10 kilos de sucre cristallisé pour 6 litres d’eau. Cette concentration donne un sirop de grande qualité et d’une appétence exceptionnelle. Les nourrisseurs sont vidés à très grande vitesse par les abeilles. Une stimulation par apport de petites quantités de sirop (200 gr par jour) relance la ponte de la reine qui décroît déjà en cette fin de saison. Ce nourrissement stimulant durera entre 8 et 15 jours et sera suivi d’un apport massif de sirop lourd afin d’emplir les cadres qui seront progressivement vidés pendant l’hiver. Ce nourrissement sera terminé pour la fin du mois de septembre, avant l’apparition des premières nuits froides, et ce afin de permettre aux avettes de l’operculer. Nous reparlerons de tout cela prochainement.

Déjà bonne extraction d’été et bonnes vacances.

Michel Smet

A relire: « Au rucher » juillet-août en 2012

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