« Au rucher » 2012-09

Par Michel Smet

Si la récolte de miel cette année est très faible, nous pouvons par contre nous réjouir de l’état des jeunes colonies constituées cette saison, du moins pour ceux qui auront pris la sage précaution de bien les nourrir dès leur constitution. La fécondation des reines a finalement pu être réalisée et apparemment dans de bonnes conditions, au vu de la ponte actuelle des majestés.

Octobre

Octobre

Attention, la vigilance reste de mise et la lutte contre la varroase doit rester notre premier souci, que ce soit pour les ruchettes comme pour les colonies de production d’ailleurs. Comment traiter de façon correcte? Tout d’abord, à l’aide du Thymovar, qui pour mémoire, se base sur la diffusion de thymol se trouvant dans des petits supports absorbants. Mais voilà, les abeilles étant dérangées par l’odeur du thymol, elles ont tôt fait de propoliser ces supports diffusant le principe actif.
Une autre solution préconise de dissoudre 10 ml d’huile essentielle de thymol dans 100 litres de sirop de nourrissement. On peut aussi y ajouter 150 ml de teinture de propolis. Les essais sont en cours et nous attendons les résultats quant à l’efficacité. D’autres apiculteurs donnent à leurs colonies  la solution Hive Clean Bee Vital. Ce produit se compose d’eau, d’acide citrique, de saccharose, d’acide oxalique, d’acide formique, d’extrait de propolis et d’huile éthérique. Là également, les tests sont en cours et on attend les résultats. Ce produit induit l’instinct de nettoyage des abeilles. Quoi qu’il en soit, si vous traitez vos colonies avec une base de thymol, vous devez impérativement traiter toutes les colonies d’un même rucher en même temps! Le thymol dégageant une odeur tenace, cela a tendance à induire le pillage au sein du rucher. Prudence donc! Le rétrécissement des trous de vol n’est pas superflu.

Pour le 15 septembre, le nourrissement hivernal sera terminé. Vous aurez administré environ 15 kilos de sucre (équivalent sec) à vos peuples. L’operculation des ces réserves pourra alors être réalisée dans les meilleures conditions, et ce avant l’apparition des premières nuits froides. Je rappelle que la mise en hivernage correcte des colonies est de la plus haute importance, et que c’est de là que va dépendre le démarrage printanier des peuples. Ne prenez donc pas cette tâche à la légère, vous devriez inévitablement en subir les conséquences quelques mois après.  Resserrez vos colonies sur un nombre de cadres acceptable, car comme le veut l’adage, on ne fait pas basse messe dans une grande église.  Contrôlez régulièrement l’état général des ruches, vous gagnerez de l’esprit.
En ce qui concerne les nucléi de fécondation qui sont sensés devoir passer l’hiver (genre Miniplus ou ruches divisées en 4 compartiments, ou ruchettes 5 cadres), ils seront traités contre la varroase comme les ruches de production (toutes proportions gardées bien sûr). Pour leur nourrissement, après avoir donné de quoi stimuler la ponte d’abeilles grasse d’hiver, vous garderez quatre litres de sirop en réserve que vous leur donnerez début octobre. En effet, les petites unités ont tendance à « transformer » tout le sirop en abeilles, et ce avant l’hiver. Il est donc impératif d’apporter un complément une fois la ponte de la reine réduite. On peut, à ce stade, utiliser du sirop déjà inverti, ce qui facilitera son stockage dans les cadres et l’operculation sera plus vite réalisée. Les nourrisseurs seront alors retirés et nettoyés comme il se doit.

Nid de frelons (européens)

Nid de frelons (européens)
By Albert Vanesse [CC-BY-SA-3.0]

La vigilance face au frelon asiatique est également de mise. Si vous remarquez ces indésirables rôdant aux alentours de vos colonies et que vous découvrez le nid, prévenez l’administration communale de votre entité qui devra intervenir en vue de la destruction.

Fin octobre, les ruches seront mises au repos; l’isolation des couvre cadres sera renforcée car comme la chaleur monte, c’est par là qu’elle quitte la ruche. Les Miniplus destinées à hiverner seront protégées contre les pics verts qui ont une fâcheuse tendance à s’y attaquer pendant la saison froide. Pour se faire, utilisez un contre plaqué léger pour réaliser un emballage. D’autres les emballent à l’aide d’un sac plastique bleu genre PMC, très efficace paraît-il. Le rucher, quant à lui, sera remis en ordre et le matériel rangé. Si ce n’est fait, les cadres à réformer seront fondus, lavés, rincés et mis à sécher en piles lestées d’un bloc quelconque afin d’éviter leur déformation.

En fait, tout sera mis en oeuvre pour faire en sorte que les colonies passent l’hiver dans les meilleures conditions.

La lutte contre la varroase sera poursuivie en décembre avec le traitement à l’acide oxalique, mais nous en reparlerons prochainement.

Michel Smet

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