« Au rucher » 2012-07

Par Michel Smet

Les jeunes colonies constituées le mois dernier possèdent à présent une reine en ponte (enfin normalement car cette année est particulièrement médiocre pour l’apiculture; pour l’apiculteur aussi d’ailleurs!). Toute notre attention sera portée à ces minis peuples qui représentent comme déjà dit, le futur de notre activité apicole. Par le temps des plus exécrables que nous avons connu tout le mois de juin, l’apport de sirop de sucre est nécessaire afin de stimuler ces jeunes reines à la ponte de grandes quantités d’œufs. Un sirop 50/50 sera donc administré par petite quantité et ce afin d’être consommé de suite et transformé en abeilles.

Juillet

Juillet

La récolte de printemps ayant été particulièrement médiocre, les peuples seront maintenus autant que faire se peut en état de participer à une éventuelle miellée d’été, bien qu’à l’heure où j’écris ces lignes, le tilleul est partiellement fleuri, mais le temps est et reste des plus maussades! Et les températures ne suivent pas. Pourrie année donc que 2012. En apiculture comme pour le reste, il faut pouvoir être philosophe et accepter de se contenter de ce que Dame Nature est d’accord de nous offrir. Cela ne remplira pas les gardes manger me direz-vous, mais enfin… Si malgré tout, le temps passait au beau fixe, une miellée pourrait encore être réalisée sur les dernières fleurs d’été. Avoir des colonies en ordre est donc de rigueur si on veut sauver les meubles. Les colonies qui étaient en forme précédemment sont  à présent très fortes et ont même dû être saignées plusieurs fois afin de ne pas essaimer. Récolter passe avant élever, mais quand la miellée ne suit pas, l’élevage reprend de vigueur, pour autant que la nourriture soit disponible dans les corps! Et oui, c’est aussi cela, l’apiculture.

En tout cas, vers le 21 juillet, au plus tard fin juillet, les magasins à miel seront retirés des ruches, et le nourrissement hivernal des peuples commencera. Ici, deux possibilités s’offrent à vous:

  • stimulation de la ponte des reines par apport journalier de 100 grammes de sirop 50/50 pendant quinze jours, ou alors,
  • nourrissement massif au sirop lourd qui met rapidement les colonies en situation d’abondance.

Personnellement, je pratique de la sorte depuis toujours. En effet, les colonies ont tôt fait de rétablir un espace de ponte pour la reine qui contrairement à ce que l’on pourrait croire, développe sa ponte d’une manière efficace.

Le miel d’été sera extrait et préparé de manière à le rendre crémeux et tartinable. Seuls de tels miels se vendent facilement tout au long de l’année.

Les cadres seront triés, et ceux contenant du pollen seront réformés. Je conserve mes cadres de hausses non léchés dans leurs hausses empilées dans un endroit sec et frais. Un couvercle de bois est placé sur le dessus de la pile, et c’est tout! Les autres seront fondus dans la chaudière à cire puis lavés dans un bain de soude en cristaux avant d’être rincés et mis à sécher en piles.

Varroa dans le couvain de mâles
By Philippe Bajoit [CC-BY-NC-3.0]

Cette période de l’année apicole est aussi celle de la lutte contre la varroase. Pour ce faire, il vous faudra contacter un vétérinaire qui vous fournira une ordonnance qui vous permettra d’obtenir auprès du pharmacien de quoi traiter vos colonies. Cette lutte organisée contre ce fléau qu’est la varroase doit être bien menée et ne doit certainement pas être bâclée. Je considère, pour ma part, que la varroase est le sida de l’abeille. Elle permet aux différentes maladies des abeilles connues de longue date de ressurgir et d’anéantir les peuples, qui ne meurent pas du varroa à proprement parler, mais de toutes sortes de virus induits par ce denier. N’oublions pas que si la varroase est bien gérée, cela nous permet de contrer les dires des firmes phytopharmaceutiques qui prétendent que seul varroa fait périr nos mouches à miel!

Si vous avez la possibilité, déplacez vos colonies hors des zones plantées de maïs. En effet, ce pollen de maïs traité est engrangé massivement par les butineuses lors de la relance de la ponte des reines en août. Il est utilisé pour l’élevage des abeilles grasses d’hiver qui disparaissent des ruches dès qu’elles sont amenées à voler. C’est ce qui, pour moi, explique la disparition des abeilles petit à petit tout au long de la période hivernale.

En août, n’hésitez-pas à réduire le trou de vol de vos colonies. Les guêpes, à l’apogée de leur développement, n’hésiteront pas à essayer de pénétrer dans les colonies afin d’y dérober la nourriture destinée aux abeilles. Prudence donc!

Michel Smet

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