« Au rucher » 2012-03

Par Michel Smet

Cette fois, c’est parti! Le printemps tant attendu est à présent à nos portes. La visite furtive des colonies sera réalisée dès que possible par une température clémente. Cette visite aura comme objectif de contrôler la présence suffisante de nourriture dans les peuples jusqu’à la grande visite de printemps, lors de laquelle la colonie sera démontée de fond en comble en vue de son nettoyage complet.

Saule marsault au mois de mars

Saule marsault au mois de mars

Si on possède quelques plateaux grillagés de fonds, cette visite furtive est l’occasion de les remplacer par des plateaux propres. Les plateaux enlevés seront grattés puis nettoyés avec une solution d’eau et d’eau de javel, du moins s’ils sont en matière plastique. On les rincera à l’eau claire et on les mettra sécher. Pour les plateaux en bois et grillage métallique, on préférera le passage à la flamme de la lampe à souder, après grattage bien sûr. Les fonds ainsi nettoyés peuvent alors être réutilisés « dans la foulée », et passer de ruche en ruche. Lors de l’ouverture de la ruche, il faudra faire vite et bien! Tout refroidissement est à proscrire car nous sommes toujours en période froide avec des températures nocturnes qui peuvent encore être négatives.

Si la nourriture est présente et visible par un simple coup d’œil par le dessus, tout va bien. On peut directement replacer le couvre-cadres et l’isolation supérieure de la ruche qui est plus que jamais indispensable car l’élevage a repris au sein de la colonie et la température intérieure de la grappe est à présent de 35 degrés.

Candi en fin d'hiver

Candi en fin d’hiver
By Philippe Bajoit [CC-BY-NC-3.0]

Si la quantité de nourriture semble être ou est faible, un pain de candi est appliqué directement sur le trou de nourrissement prévu dans le couvre-cadres. L’isolation est replacée et on attendra que les températures extérieures soient plus clémentes pour reconstituer le volant de nourriture de la colonie par application de sirop lourd indispensable au développement du peuple.

Pour ceux qui pratiquent la stimulation de printemps ou spéculative, à condition que la nourriture soit présente (on ne stimule jamais une colonie qui a faim), on place le nourrisseur sur la colonie et on distribue un sirop léger en petite quantité qui simulera une miellée et incitera la reine à pondre davantage. S’ensuivra un élevage accru de jeunes abeilles qui seront devenues butineuses lors des grandes floraisons printanières. Devrait suivre une récolte plus importante de miel, si la fièvre d’essaimage ne s’empare pas des peuples.

Miel en haut des cadres
By Philippe Bajoit [CC-BY-NC-3.0]

Personnellement, je ne pratique pas de la sorte. Je préfère, lors des visites de printemps, griffer la nourriture excédentaire se trouvant en périphérie du couvain. Cela provoque un boostage de la colonie hors du commun et une augmentation de la ponte de la reine par la libération des cellules griffées. Il ne faut pas y aller trop fort d’un coup! Ce griffage des provisions doit aller de paire avec la force de la colonie. Mal réalisé, il peut engendrer un début de pillage de la colonie. Prudence donc! Cette façon de faire me semble cependant être moins « lourde » à réaliser que la stimulation décrite ci-dessus. De plus, et progressivement, elle libère la place pour la reine pondre et ce au moment opportun. Question de choix donc.

Votre petit matériel de visite sera aussi nettoyé et fin prêt pour réaliser la visite des ruches, cela va sans dire. Quelques cadres de cire gaufrée seront également prêts. Pour les apiculteurs qui travaillent avec des divisibles, ils intercaleront un ou deux cadres bâtis provenant des hausses de l’année précédente dans lesquels la reine ira pondre sans délai. C’est à mon sens, l’avantage incontestable des divisibles: on dispose en tout temps de cadres bâtis prêts à être pondus.

Bref, ce début de printemps sera principalement consacré au développement des colonies en vue de réaliser une miellée correcte. Dans bien des régions, la miellée de printemps représente le plus gros apport en miel de l’année. Il s’agit de ne pas rater son coup! Les peuples doivent être fin prêts. A vous de vous y atteler!

Michel Smet

Ce contenu a été publié dans Actualités, Extraits de la revue. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.