Par Benoît Manet
Quand l’universalité du monde s’invite, par ses idées, ses marchés.
Si ce n’est que cette approche globale a parfois un côté bien étrange. Prenons le cas du projet d’accord de libre-échange destiné à booster l’économie de l’Union européenne et des Etats-Unis par un Partenariat transatlantique sur le Commerce et l’Investissement (TTIP) 1. Bon nombre éprouvent de la difficulté à y trouver du positif. Toutes les négociations qui y ont trait se passent dans la discrétion ce qui ne fait pas office de transparence. Le but recherché est d’améliorer les relations commerciales en diminuant les tarifs actuels, en simplifiant les marchés et levant les obstacles non tarifaires ; en un mot à réduire le nombre de règles applicables aux entreprises qui souhaitent faire des affaires avec l’autre côté de l’Atlantique. Avec comme objectif une diminution des prix et une augmentation de l’emploi. Oui mais une augmentation des richesses à 0,05% par an au bénéfice des productions de masse c’est-à-dire des multinationales. Ce qui n’est avoué qu’à voie basse, c’est que cet effet dopant aura un poids sur l’environnement et la protection des travailleurs et des consommateurs. On cite l’utilisation des hormones en élevage, la commercialisation d’OGM mais aussi l’usage beaucoup plus tolérant des pesticides. Avec un assouplissement nécessaire de certaines règles côté européen. Mais la menace principale pourrait être dans le mécanisme d’arbitrage (RDIE) entre les investisseurs et l’Etat. Une sorte de tribunal que les entreprises peuvent saisir lorsqu’elles se sentent lésées et qui visent à protéger l’intérêt privé. En conclusion, cet accord de libre-échange n’inspire vraiment pas s’il se pratique au détriment des règles et des lois qui protègent les consommateurs que nous sommes et notre environnement.

Expo 2015
Comme premier exemple d’agriculture verticale : l’entomophagie. Celle-ci est proposée depuis quelques années mais considérée le plus souvent comme un phénomène de mode. Le fait de manger des insectes est pourtant traditionnel dans certains pays mais d’acceptation délicate dans nos pays occidentaux. Ce qui argumente en faveur de la consommation d’insectes est l’enjeu planétaire du développement démographique et la possibilité de produire des protéines en masse sur des surfaces réduites. Le plus souvent dans une cave ou un placard. Un autre bénéfice se retrouve dans la diminution des gaz à effet de serre, participant au réchauffement global et à une érosion de la biodiversité. En amont, il faut évidemment maîtriser l’élevage de ces grillons, sauterelles et autres vers. Les apiculteurs furent en cette matière les premiers éleveurs d’insectes. Et une des premières entomophagies concernait vraisemblablement le miel qui par pressage des rayons donnait un produit contenant sa part de protéines ! Le miel se caractérise comme une substance produite par les abeilles à partir principalement de nectar de plantes qu’elles butinent, transforment et stockent dans les cellules des rayons. Un produit végétal d’origine animale ou un produit animal d’origine végétale selon le regard posé.

Melipona
Je reviens sur ces modes de production alimentaire pour le futur visant les circuits courts dans un concept d’agriculture verticale. Gageons toutefois de ne pas perdre le lien avec le terroir qui nous a construit y compris dans sa dimension culinaire voire gastronomique. Le lien avec la production paysanne est également un objectif de développement durable évidemment bien loin des concepts de libre-échange mais qui permettra de garantir une alimentation de qualité à nos enfants.
En parlant de notre monde, « Tout allait vers lui, vers ce que l’on croyait son infinité, mais viendra désormais de lui, barrière finie. De notre histoire viennent les problèmes, de lui naîtront les possibles solutions » Michel Serres 3.
A suivre…
Benoît Manet