Par Benoît Manet
Deux publications parues dans la revue de réputation scientifique mondiale » Science » ont défrayé la chronique lors de leur parution voici seulement quelques semaines. Ce que les apiculteurs dénonçaient déjà depuis plusieurs années a pu à présent être confirmé par des recherches scientifiques. Les néonicotinoïdes, ces insecticides systémiques, affectent les abeilles.
Et toutes les abeilles : notre abeille mais également les bourdons. Pour la première fois, une équipe de recherche française de l’INRA a mis en évidence le rôle d’un de ces insecticides dans le déclin des abeilles. Il ne s’agit pas ici de toxicité aiguë avec une mort rapide et visible mais bien d’une agonie affectant les fonctions essentielles de l’abeille dont son orientation et sa capacité à retrouver la ruche.
Micropuce RFID collée sur le thorax d’une abeille
By Inra/C. Maitre
L’autre étude, menée par une équipe anglaise de chercheurs de l’Université de Stirling, a évalué l’impact d’un insecticide de cette même famille sur les bourdons. Les chercheurs ont pesé le poids des nids et ont constaté que ceux soumis à l’effet de l’insecticide étaient plus petits du fait du manque de nourriture rapporté. Il s’en suit une diminution de 85% de femelles fondatrices, desquelles repose le maintien de l’espèce l’année suivante. Tout comme notre abeille, les bourdons sont en danger.
Et cela n’est sans doute qu’un début : ces deux études en précèdent d’autres dont les résultats sont également attendus avec intérêt. Il ressort de façon évidente que les soupçons émis depuis plusieurs années se confirment.
Benoît Manet
